Photo : de source publique
Les vitesses extrêmes, les atterrissages brutaux, les manœuvres difficiles et les surcharges importantes sont autant de raisons qui expliquent cette situation.
Les pneus des avions de chasse ont une durée de vie extrêmement courte, puisqu’ils ne survivent en moyenne qu’à une dizaine d’atterrissages. Comme l’explique wionews.com, cela est dû au fait qu’ils sont soumis à des contraintes bien supérieures à celles que subissent les pneus conventionnels.
1- Les avions de chasse atterrissent beaucoup plus vite que les avions commerciaux
Un avion de ligne atterrit généralement à une vitesse comprise entre 240 et 260 km/h, alors que la plupart des avions de chasse atterrissent à une vitesse comprise entre 280 et 320 km/h, voire plus rapidement en fonction de la charge utile et du poids du carburant. Plus la vitesse d’atterrissage est élevée, plus les pneus doivent résister à la friction lorsqu’ils touchent la piste. Cette vitesse extrême crée une chaleur et un stress considérables, ce qui entraîne une usure rapide du caoutchouc.
2- Les pneus frappent la piste avec une force verticale monstrueuse
Contrairement aux avions commerciaux qui descendent en douceur, les avions de chasse effectuent un atterrissage dur et contrôlé. La charge verticale à l’atterrissage peut être quatre à cinq fois supérieure à la charge subie par un pneu d’avion de tourisme. Ces impacts durs répétés réduisent considérablement la durée de vie des pneus.
3. Les pneus de jet sont très petits mais conçus pour de lourdes charges.
Les avions de chasse ont besoin d’un train d’atterrissage compact pour réduire la traînée et s’adapter à la cellule. Comme les pneus sont plus petits, la surface de contact (la zone en contact avec la piste) est très réduite par rapport au poids et à la vitesse qu’ils doivent supporter. Pour compenser cela, les pneus des avions de chasse sont gonflés à des pressions extrêmement élevées, souvent de 20 à 25 bars, soit près de 10 fois plus que les pneus de voiture. La combinaison de la petite taille et de la pression extrême entraîne une érosion rapide de la bande de roulement.
4. Le décollage en postcombustion et le freinage à grande vitesse détruisent rapidement le caoutchouc.
Les avions de chasse utilisent souvent la postcombustion au décollage, ce qui crée des surcharges importantes. Même un freinage normal après l’atterrissage peut faire monter la température des pneus à plus de 200 °C, détruisant le caoutchouc à chaque cycle.
5. Les virages avec une forte surcharge avant l’atterrissage entraînent une déformation latérale des pneus.
En approche, les avions de chasse effectuent des virages serrés avec une forte surcharge pour s’aligner sur la piste. Ces manœuvres créent des charges latérales qui tordent les pneus à des angles pour lesquels ils n’ont pas été conçus. Ce frottement latéral accélère l’usure des bords et réduit le nombre d’atterrissages en toute sécurité.
6. Les porte-avions réduisent encore la durée de vie des pneus
Les avions basés sur le pont, tels que le F/A-18 ou le MiG-29K, effectuent souvent encore moins d’atterrissages par pneu. Ils s’écrasent sur le pont à un taux de descente très élevé, de sorte que le crochet de queue peut accrocher le câble de frein. L’impact est si violent que les pneus doivent être remplacés après 1 à 3 atterrissages.
7. La sécurité n’est pas négociable
La défaillance d’un seul pneu à l’atterrissage peut entraîner des accidents graves, tels que la sortie de piste, la rupture du train d’atterrissage ou un incendie. Comme les vols en avion de chasse impliquent des vitesses élevées et des manœuvres complexes, l’armée suit des calendriers de remplacement stricts afin de maintenir une marge de sécurité. Même si un pneu semble visuellement en état de marche, il peut déjà être usé. Remplacer un pneu tous les 8 à 12 atterrissages garantit un fonctionnement sûr de l’avion dans toutes les conditions.
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